Objectif Bac - Le vitrail au XXeme et XXIème siècle


Si la création de vitraux est avant tout associée à la période médiévale ou au domaine de la restauration d'oeuvre, cela n'a pas pour autant empêcher des artistes modernes et contemporains de s'emparer de cet art.


Découvrez successivement les interprétations  dans ce domaine d'artistes significatifs, tels Matisse, Viallat, Morellet ou encore Soulages. Vous noterez que l'art du vitrail  n'est pas systématiquement réservé à l'art sacré mais peut aussi devenir profane.

Pour en savoir plus encore,  visitez le site du Centre International du Vitrail à Chartes.

François Morellet et les escaliers au Louvre, 2010


Dans le cadre des politiques publiques en faveur des artistes vivants, le musée du Louvre a confié à l’artiste François Morellet la création des vitraux de l’escalier Lefuel. L'escalier Lefuel relie trois départements du Louvre: les sculptures, les peintures des Ecoles du Nord et les objets d'art.

Si le discours sur les mécènes florentins de la Renaissances sont sans doute les plus connus historiquement, le fait du mécenat est toujours d’actualité ! Si les Médicis étaient de riches banquiers, le projet de François Morellet au Louvre est quant à lui financé par GDF Suez :  à chaque époque ses titans !

Intervenir de manière perenne dans un lieu historique n’est pas une tâche évidente pour un artiste. Comment affirmer sa patte, son caractère artistique propre sans sembler bafouer un tel patrimoine ?
Avec légèreté et élégance, François Morellet en a redessiné les baies et oculi.
L’exercice était délicat, car il lui fallait respecter un certain nombre de contraintes liées au bâtiment - comme le format et les ferrures anciennes des vitrages - tout en veillant à ce qu'ils restent néanmoins visibles. La création de François Morellet repose sur la superposition du dessin inversé de la grille existante, associé à l’ancien découpage. Afin de rendre perceptible l’ancienne forme dans la nouvelle, François Morellet a différencié les verres, et les a assemblés de façon traditionnelle avec des plombs.


Si cette installation éclaire d'une lumière nouvelle la structure, le démontage des verres anciens de l'oculus central a permis de retrouver l'ancienne perspective traversant les salles des Objets d'art. L'artiste a souhaité la laisser libre, quitte à modifier le choix du verre, ne tenant pas "à faire un décor symétrique et identique sur tout l'escalier", mais préférant "s'adapter à chaque contexte et profiter du hasard".

Ainsi non seulement, l'intervention de Morellet ne défigure pas le patrimoine ancien, mais bien au contraire, il permet de donner une perspective neuve sur les lieux.
Cliquez ici pour voir la page du site du louvre.

Henri MATISSE,  Chapelle du Rosaire,  Vence (Alpes Maritimes), 1951

La Chapelle du Rosaire, chef d’œuvre conçu par Henri [Matisse] reste un monument d’art sacré unique au monde. De 1948 à 1951, Matisse élabore les plans de l’édifice et tous les détails de sa décoration : vitraux, céramiques, stalles, bénitiers, objets du culte, ornements sacerdotaux... Pour la première fois, un peintre réalise un monument dans sa totalité, de l’architecture au mobilier et aux vitraux. La première pierre de la chapelle est posée en 1949. L’inauguration et la consécration à Notre Dame du Rosaire, ont lieu en 1951. Pour Henri Matisse, « cette œuvre m’a demandé quatre ans d’un travail exclusif et assidu, et elle est le résultat de toute ma vie active. Je la considère malgré toutes ses imperfections comme mon chef-d’œuvre ».

Retrouvez plus d'informations sur le site de la ville de Vence.

Pierre Soulages - Vitraux de l'abbatiale Sainte Foy, Conques, 1987-1994

L'abbaye Sainte-Foy de Conques est l'un des édifices religieux romans les plus caractéristiques de son époque. Rappelons ici également qu'elle était une étape importante sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

L'abbatiale Sainte-Foy de Conques fait ainsi l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18402. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.

Depuis 1995 l'intérieur est décoré avec des vitraux de Pierre Soulages, un enfant du pays.

Retrouvez ici un lien vers le site personnel de l'artiste, où il explique son travail dans l'abbaye.

Claude Viallat,  Église Notre-Dame-des-Sablons, Aigues-Mortes (Gard), 1989


Claude Viallat appartient dans les années 1980 au groupe d'artistes "Support-surface". Son travail en vitrail est très proche visuellement de son oeuvre picturale.


Témoin de l'embarquement de St Louis pour les croisades, l'église d'Aigues-Mortes est dédiée à la Vierge sous le nom de Notre-Dame-des-Sablons. Construit au XIIIe siècle, l'édifice actuel est constitué d'un ensemble où s'entremêlent les parties gothiques aux remaniements des XVIIe et XVIIIe siècles.

En 1989, le père Maurice Archet prit l'initiative de doter les 31 baies de son église de vitraux modernes. Avec le soutien du maire d'Aigues-Mortes et du ministère de la Culture, le projet de création est confié à Claude Viallat qui venait de réaliser les 11 fenêtres du choeur gothique de la cathédrale de Nevers, également dédiée à la Vierge. Cette expérience et l'intérêt de composer une oeuvre complète, d'une parfaite cohésion, pour un édifice sobre et dépouillé, le conduisit à accepter. Toutefois pour ce chantier, Claude Viallat ne souhaitera pas utiliser les techniques traditionnelles du vitrail serti au plomb comme à Nevers. Il mettra au point en collaboration avec le verrier Bernard Dhonneur un nouveau procédé de feuilletage du verre antique gravé.

Les thèmes retenus par le père Maurice Archet et l'artiste seront exprimés par une symbolique des couleurs propre à Claude Viallat.

La transcription de la Trinité, dans les baies du choeur, est rendue par une composition de roses à l'or, rouges et jaunes associés au bleu.

Les chapelles latérales portent des dédicaces aux pulsions maléfiques et bénéfiques avec l'introduction du jaune citron et du vert. Les fenêtres hautes, réservées à une interprétation naturaliste, évoquent le ciel méditerranéen et les salins par des dégradés qui illuminent les parties hautes de l'édifice.

La rose de la façade ouest, quant à elle, exaltera la croix comme signe du Christ Sauveur et de l'unité des chrétiens.

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