Détail du livre de Kells. |
Ce livre est considéré comme l'un chef-d'œuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon. Il est inachevé, il est l'un des plus beaux manuscrits médiéval qui nous soit parvenu. Il est dédié à Saint-Colomba, à la tête du monastère de Iona au VIème siècle, fervent partisan du travail de l'écriture et l'un des évangélisateurs de cette zone géographique.
Le manuscrit est aujourd'hui conservé à la bibliothèque du Trinity College de Dublin, en Irlande.
Un livre, deux monastères
Deux monastères sont sans conteste rattachés à l'histoire du livre de Kells. Celle de Iona, où l'on commença la rédaction du livre pour commémorer le bicentenaire de la mort de Saint Colomba, puis celle de Kells où la communauté d'Iona dû être déplacée suite aux invasions viking et le travail fut continué. L'ouvrage y a été conservé jusqu'au XVIIème siècle.
Que contient-il ?
Le livre de Kells est un évangéliaire, c'est-à-dire qu'il contient les quatre évangiles. La vie de Jésus racontée par Mathieu, Marc, Luc et Jean.
Qui a réalisé le livre de Kells ?
Par l'étude de ses pages les spécialistes ont réussi à déterminer qu'au moins 4 personnes avaient contribué à l'écriture du manuscrit.
Quant aux enluminures, on distingue des styles si différents que l'on estime aujourd'hui que trois moines auraient participé à sa réalisation. Ils sont restés anonymes, mais la spécialiste, Françoise Henry dans son ouvrage "Irish Art" les désigne par la caractéristique majeure leurs oeuvres. L'un est appelé l'Orfèvre, un autre le Portraitiste et le troisième l'Illustrateur.
(voir les images en bas de l'article)
Comment a-t-il été réalisé ?
La couverture ? La couverture d'origine a disparu depuis longtemps. Nous savons qu'elle était très richement décorée, notamment de pierres précieuses et semi-précieuses. Ses richesses faisaient d'elle un objet très convoité.
Le support ? Le velin. Le velin est la peau de veau préparée. Pour réaliser le livre de Kells (plus de 700 pages) pas moins de 150 veaux ont été nécessaires.
L'outil ? La plume d'oie taillée était l'outil de prédilection. Elle était utilisée à la fois pour l'écriture et pour les dessins. Taillée, elle permettait de tracer à la fois des déliés et des traits plus épais. L'Abbaye était un véritable lieu de vie, où des paysans vivaient et où l'on pratiquait l'élevage, notamment des oies.
La couleur ? Les pigments locaux et importés. Nous ne connaissons pas tous les mélanges, certaines recettes étant perdues à jamais. Deux sortes de pigments ont été utilisé. La première sorte a pu être obtenue à base de ressources locales : le jaune dit Orpiment, obtenu à partir du minéral du même nom très répandu en Irlande.
La seconde sorte est importée : le bleu rapporté d'Asie Mineure ou d'Inde selon certaines recherches. Ce serait du Lapis Lazuli.
Ces pigments étaient mélangés soit avec du blanc d'oeuf, soit avec du jaune d'oeuf. (cf. tutoriel)
Le monastère de Iona, une île des Hébrides au large de l'Ecosse. (5,5 km de long sur 1 km de large) |
Saint-Jean par le Portraitiste et la Vierge à L'enfant par l'Illustrateur . |
à gauche, Les tables des Canons. répertorie les correspondances entre les évangiles. La structure s'inspire de l'architecture byzantine de ses colonnes, de ses tympans. |
Sources : Le livre de Kells, George-Otto SIMMS. Edition Obrien.
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