Carmontelle #2 : Les transparents de Carmontelle - dispositif

Louvre-Lens 2018

II. Les transparents de Carmontelle

A. Le dispositif

  1. Les transparents (la partie peinte)
  • Ces tableaux sont peints sur une bande de papier de Chine ou de papier vélin de la hauteur d’environ  40 cm et de la longueur de entre 25 m à 55 m. 
  • Cette bande de papier est bordée par le haut et par le bas d’un galon noir qui l’empêche de se déchirer.
  • Les transparents sont peints à l’aquarelle et à la gouache mélangée à un liant permettant des couleurs brillantes et transparentes, saisis sur papier fin anglais, les rouleaux de Carmontelle sont des « décors transparents animés ».
  • Sur le rouleau, « les premières feuilles de papier étaient peintes en noir, protégeant la première peinture, mais aussi et surtout permettant un effet de « surgissement » magique des couleurs dans l’obscurité dans laquelle baignait le spectateur 

         2. La boîte en bois


Cette boîte a deux ouvertures 65 cm X 40 cm où sont deux portes qui se relèvent pour laisser passer la lumière du jour au travers du papier peint. 
Pour assurer le défilement du transparent, il est monté sur deux rouleaux de bois renfermés dans une boîte noircie et placés à ses extrémités. Au-dessus de chaque rouleau, on adapte une manivelle qui fait tourner un des rouleaux sur lequel se replie toute la bande de papier qui enveloppe l’autre rouleau qui, tournant aussi, fait passer successivement tous les objets peints sur ce papier






3. Projection : présence et action du créateur


  • Carmontelle actionne lui-même les manivelles qui permettent de dérouler les mètres de transparents où sont peintes les différentes scènes. 
  • Il donne vie aux personnages par des changements de voix et raconte son histoire par un défilement sans temps mortsLouis Carrogis les  conçoit comme des divertissements de salons, accompagnés sans doute de commentaires, anecdotes, bruitages ou de musique.
  •  La couleur et la lumière jouent effectivement un rôle très important dans ces peintures, destinées, comme leur nom l’indique, à être éclairées par transparence, avec une source de lumière placée à quelque distance derrière le dispositif, dans un environnement plongé dans l’obscurité. 

NB
  • Le jour, on disposait la boîte contenant le rouleau devant une fenêtre tendue de rideaux noirs.
  • La nuit, il était paradoxalement plus difficile d’éclairer suffisamment les transparents sans pour autant éclairer la salle et les spectateurs :  Carmontelle, dans son Mémoire fait état des grand frais soutenus pour créer un éclairage avec «de grandes poêles de feu » ou « des copeaux et de la paille qui brûlaient dans une tranchée faite derrière le transparent », à l’extérieur. 
  •  Les premiers transparents connus de Carmontelle sont datés des dernières années du règne deLouis XVI (1783 et 1787), puis de la période révolutionnaire (1790, 1792, 1795, 1798) et les derniers
    du Consulat et de l’Empire (1800, 1801, 1803 et 1804).
  • Trois transparents de Carmontelle sont aujourd’hui conservés et connus. L’un, très fragmentaire, est conservé au musée Condé à Chantilly. Un autre, beaucoup plus grand, se trouve au musée de l’Île de France à Sceaux. Néanmoins, doublé, il a subi d’importantes pertes de matières et a dû subir une restauration en 2003. Enfin, le J. Paul Getty Museum conserve un rouleau de 37 m de long.

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