Journal des Arts - Daniel Spoerri par Pauline C.

Daniel Spoerri en 2015 avec un tableau-piège

Enfance 


Daniel Isaak Feinstein, plus connu sous le pseudonyme « Daniel Spoerri » est un danseur et artiste plasticien qui appartient au nouveaux réalisme il est Suisse d’origine Roumaine. Il est né le 27 mars 1930 à Galati en Roumanie,

Il est l’aîné d’une fraterie de 6 enfants, son père Issac Feinstein à été assassiné en 1941, sa mère Lydia Spoerri fait émigrer toute sa famille en Suisse où ils prirent tous le nom Spoerri. Les enfants sont placés chez différents membre de la famille en Suisse et Daniel à été chez son oncle maternel le professeur Theophil Spoerri.


Une pratique artistique multiple

En Allemagne
Daniel commence une carrière de danseur de 1954 à 1957 à l’Opéra de Berne puis il se consacre au théâtre et deviens metteur en scène et il est également assistant au Landestheater de Darmstadt, parallèlement à ça il commence à composer de la poésie et fonde la revue « Material » en 1957 qui est un journal de poésies en collaborations avec des poètes et écrivains dont Louis Aragon.

En France
En 1959 il rompt avec le Landestheater puis il s’installe à Paris et fait sa première exposition des éditions MAT (Multiplication d’Art Transformable) qui a eu lieu du 27 novembre au 19 décembre 1959 à la galerie Edouard Loeb.
Les éditions MAT sont ses premières tentatives de multiplications d’oeuvres d’art en dehors des procédés habituels comme la lithographie, la tapisserie etc. L’objectif était de produire des objets dans une série limitée à 100 exemplaires peu coûteux et numérotés et signés par l’artiste. L’idée n’était pas de faire des reproductions mais plutôt des originaux. Spoerri réalise un catalogue de la première exposition de l’édition MAT permettant de chiffrer les œuvres des artistes associés comme Pol Bury, Marcel Duchamp, Bruno Munari, Yaacov Agam…

Catalogue édition MAT, 1959 Paris.


Les tableaux-piègesDétrompe-l’oeil »& les Nouveaux Réalistes

En 1960, il invente ses premiers « tableaux-pièges » qui sont des résultats d’assemblages d’objets collés ensemble comme des restes de repas ou des vieux objets oubliés dans un tiroir sur des supports différents comme des planches ou des miroirs qui sont orientés de manière verticale.

Tableaux piège, D. Spoerri.

Il rejoint le groupe des « Nouveaux réalistes » en 1960 et présente ses tableaux-pièges au Festival d’art d’avant-garde à Paris. En 1962 il commence à rédiger sa « Topographie anecdotée du hasard » qui est une description d’objets présents chez lui et ce qu’ils lui évoquent, il commence ensuite ses « Détrompe-l’oeil » en 1963 où il détourne les objets du quotidien en y ajoutant une image.

La douche, D. Spoerri, 1963.


Autres expérimentations et reconnaissance

En 1963 Spoerri ouvre une Eat-Gallery où les artistes peuvent créer des oeuvres comestibles comme par ex « les sucres d’orges » de César.
En 1972, une rétrospective lui est consacrée au Centre national d’art contemporain de Paris, le centre George-Pompidou lui donne un one man show dans les années 90.

En avril 83, il réalise « L’enterrement du tableau-piège » avec une centaine d’amis dans le parc du Montcel à Jouy-en-Josas où il les restes, les couverts et les tables de leur banquet seront enfouis dans une tranchée de 40 mètres ce qui lui rappellera la où le cadavre de son père fut jeté avec les autres membres de la communauté juive de Lasi. Malgré l’accord de l’artiste, Eric Godet veut déterrer cette performance artistique mais le projet est abandonné.
Mais en 2010, Bernard Müller, un anthropologue, décide de le faire avec des archéologues pour étudier et analyser les choix gastronomiques des artistes de l’époque. 

Le documentaire de Laurent Védrine verra le jour racontant les premières fouilles archéologiques de l’art contemporain.

Daniel Spoerri dans sa chambre du Chelsea Hôtel de New York, photo de Yves Debraine 1965

Instagram @artsplastiques.perriand

© Le coin des arts plastiques. Design by FCD.