Le Journal des Arts - Egon Schiele par Marie G.

Autoportrait avec chemise rayée, 1910

Egon Schiele est un peintre, un poète et un dessinateur autrichien né en 1890 et mort en 1918.  Dès l'enfance, il marque un vif intérêt pour le dessin, notamment grâce à son père. Son père meurt de la syphilis le 1er janvier 1905 alors qu'il n'a que 14 ans. Cet événement va ternir sa jeunesse et lui donner une vision du monde sombre et torturée.

Schiele meurt à vingt-huit ans d’une grippe qui mit fin à une carrière brève mais extraordinairement intense et féconde. Il produit en effet quelques milliers d’œuvres sur papier et plus de trois cents tableaux. 
Son sujet principal est le corps humain qu’il représente avec une vigoureuse énergie. Les nombreux autoportraits des années 1910 à 1918 sont autant d’explorations corrosives de son état psychique.

Formation & caractéristiques de son oeuvre

Il est rapidement envoyé au beaux-arts de Vienne où il va rencontrer Gustave Klimt qui va déceler rapidement son talent va avoir une énorme influence sur le parcours artistique de Schiele .
Il va rapidement s’émanciper de toutes tutelles artistiques pour laisser exprimer ses angoisses, ses peurs mais aussi ses désirs et ses fantasmes, c’est d’ailleurs l’un des premiers artistes a exprimer sa sexualité et ses malaises de manière aussi creux et abrupte. Sa manière de représenter cela n’est pas la seule choses qui le rende révolutionnaire, ses traits sont dynamiques, toujours en tension et les corps sont souvent étendu et comme suspendu dans l’espace.

Condamnation

Les œuvres de Schiele occupent également une place essentielle dans l'histoire des relations entre l’art et l’érotisme dans l'art. Cependant, il va tout de même se faire condamnés pour pornographie et incitation à la débauche. Après cette expérience, il décide de faire des œuvres moins provocante et est aussi quelques peu influencé par le gothique.

Fille aux cheveux noirs sans jupe, 1911

Dans ce tableau peint en 1911 l'artiste bouleverse les codes esthétiques de l'époque en montrant une femme fine, le sexe ouvert dans une position subjective. Les choix que prend Schiele dans la représentation du modèle choque alors la société de l'époque profondément ancrée dans le catholicisme. Les traits du peintre sont fins et nets. L'absence de fond et d'ornements fait ressortir le personnage.

Tous les auto-portraits de Schiele répandent une séduction très forte, tantôt sensuelle, vénale ou désespérée. Chaque visage cherche à séduire à tout prix , chaque personnage a une attitude qui attire le regard sur lui, et il se représente souvent nue et torturé. Celui-ci est très net, avec un trait marqué, énergique et sûr, parfois même violent. La connaissance du corps humain qu'a Egon Schiele est d'autant plus remarquable qu'il ne fait pas disparaître le squelette sous la chair, il le dessine dans la logique de ses mouvements et postures et lui donne ainsi trois dimensions, au lieu que ce soit deux, comme c'est souvent le cas chez d'autres

Autoportrait avec l’épaule nue soulevée, 1912

Nu masculin assis (autoportrait), 1910

Nu couché, 1911

Embrassade de couple, 1917