Proposition de réponse partie I.
NB : bien entendu les titres des parties ne doivent pas être signalées ainsi dans une copie du bac. Le contenu des parties doit être indiqué sous forme rédigée. Les I. II. et III. ont été précisés pour faciliter la lecture et la compréhension du corrigé.
Ce corrigé a été rédigé en réponse aux copies des élèves. Souvent l'analyse descriptive est maîtrisée. Ce qui fait souvent défaut en revanche, c'est la capacité à proposer une réflexion aboutie et articulée au sujet proposé ( en l'ocurrence l'image et la présentation)
Dans le texte, vous trouverez les grands axes de réflexion en jaune et les références artistiques en vert. Veuillez noter qu'il est indispensable de s'appuyer aussi bien sur les oeuvres du corpus ( au minimum 2) que sur des oeuvres issues de la culture personnelle du candidat.
Intro
La question de la présentation n’est pas neuve. Déjà dans les cycles de peinture de la Renaissance, les images étaient fréquemment intégrées à l’architecture afin de soutenir une narration, souvent hagiographique ou inspirée des récits bibliques. C’est le cas notamment du plafond de la Chapelle Sixtine qui évoque image par image les temps forts de la création du monde selon la Genèse.
Longtemps confiné au cadre, l’image s’en est peu à peu émancipé. La peinture, la photographie, le dessin, toutes les représentations en deux dimensions, y compris l’image animée avec la vidéo ont été progressivement repensées par les artistes qui ont investi d’autres manière de les présenter au monde.
Nous allons tenter de proposer ici une typologie des relations envisagées par les artistes entre leurs images et leur espace de présentation.
I. Dépasser le cadre
Le cadre, élément traditionnel de présentation de l’image a été questionné par les artistes.
Très tôt, dès la période médiévale, on voit se développer pour des raisons liturgiques les retables. Il s’agit de tableaux articulés entre eux. Les peintures sont intégrées à une structure en bois équipée de charnières, facilitant ouverture et fermeture. Certaines images sont alors cachées pour révéler celles qui se trouvaient à l’arrière. L’un des retables les plus remarquable qui nous soit parvenu est le retable d’Issenheim par Grünewald, conservé au musée d’Unterlinden à Colmar. Outre l’évocation de certains saints, il permet d’accompagner la liturgie de la semaine sainte avec notamment la scène de la crucifixion et de la résurrection.
Le retable est un type de présentation particulier de l’image, mais il reste soumis à la nécessité du culte. Ce n’est que plus tard que les artistes peuvent s’emparer librement de le leurs images et de leurs présentations.
Au XXème siècle, Christian Boltanski propose lui aussi une réinterprétation des cadres. Le cadre devient un élément sculptural qui permet d’ériger un autel aux victimes. Dans son œuvre, Monument … (intégrer analyse succincte de l'oeuvre )
En contextualisant les photographies dans son installation, Boltanski renforce l’intention mémorielle de son œuvre et la transmet ainsi davantage au spectateur.
II. Sortir de l’écran
Comme l’image fixe, l’image animée connaît également une évolution. Le support traditionnel des moniteurs n’empêche pas de repenser la présentation de manière plus libre. Le développement du numérique ouvre également la voie à de nouvelles possibilités.
- Bill Viola, The Sleepers, 1989 ou Heaven and Earth, 1992
- William Kentridge, More Sweetly play the dance, 2015
- Jeffrey Shaw, Legible City, 1989
III. Envahir le lieu
Enfin, d’autres artistes choisissent au contraire de faire sortir l’image du cadre et confère à leur présentation une dimension monumentale. C’est le cas notamment de Barbara Kruger et de JR. Dans leur présentation, les deux artistes font le choix d’immerger le spectateur dans leurs images.
En effet, Barbara Kruger dans son installation Untitled en 1995, créée, grâce à une accumulation de ses photographies combinées à ses slogans, une pièce totalement immersive pour le spectateur. Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, le spectateur doit se déplacer. ( éventuellement description plus approfondie de l’œuvre _ 2-3 phrases max)
Chez JR, l’œuvre est au sol. Il s'agit d'une installation éphémère composée d'une image répartie en centaines d'affiches, toutes collées et assemblées par des bénévoles sous la direction de JR. Depuis la cour du Louvre, le spectateur ne peut percevoir ce que représente l’image. C’est une anamorphose qui n’est visible que depuis un point de vue unique inaccessible à la foule. L’anamorphose est diffusée par un écran géant révèle un gouffre. JR choisit le jeu et le mystère avec le spectateur dans cette œuvre éphémère.
Conclusion
L’image est une œuvre en deux dimensions. Cela a longtemps sous-entendu que la rencontre avec le spectateur devait être nécessairement frontale : un inévitable face à face. Or, comme nous l’avons vu, très souvent les artistes tentent d’investir le volume, la troisième dimension dans leur présentation afin d’inclure davantage le spectateur, de susciter son déplacement, sa curiosité.
Ainsi, chaque génération d’artiste s’approprie les nouveautés technologiques de son temps afin de les mettre au service de ce qu’elle souhaite transmettre au spectateur.
C’est le cas de Jeffrey Shaw qui dans son œuvre Divine Comedy AR en 2018 fait usage de la réalité augmentée. Ses vidéos ne sont révélées au spectateur qu’après que celui-ci ait scanné avec une tablette des tableaux marbrés faisant office de mystérieux QR code.
Pistes pour la partie II B
La lumière créatrice, révélatrice – la lumière comme médium
- Tim Webster et Sue Noble : Dirty Trash
- Boltanski – Théâtre d’ombre
- Light Painting ( Picasso)
- Bill Viola, The Sleepers, 1989.
La lumière spirituelle
- Mark Rothko
- Le Caravage Mise au Tombeau (Claire Obscur)
Réalisez des croquis plus petits sur papier blanc ET COLLEZ-les à l’intérieur de votre copie.
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